Chère Maman, 

Ma vie à San Myshuno continue de me plaire, alors arrête de t'inquiéter, je te jure que tout va bien. 

Je continue d'en découvrir chaque recoin. Tout est tellement coloré et vivant, c'est magique. 

En bas de chez moi, il y a un terrain de basket. J'avoue qu'au début, il ne m'attirait pas plus que ça, mais depuis quelques temps, j'ai pris quelques petits kilos, alors je me suis résignée, et je suis descendue y faire quelques paniers. 

Mais force est de constater que je ne suis pas très douée à ce sport là. Mais je m'obstine, je suis sûre que je peux m'améliorer, et puis j'aime assez. 

Chaque soir, comme à mon habitude, je continue de prendre mes repas dans la rue. Je découvre à chaque fois de nouveaux plats, de nouvelles saveurs... enfin, jusqu'à ce que ma bouffe soit envahie par les épices et ne ressente plus rien. 

Je continue aussi de jouer de la guitare. Parfois, des passants s'arrêtent pour écouter, mais c'est dur, tu sais. Certains soirs, je rentre sans rien dans les poches. 

J'ai essayé aussi le violon.

Les gens ont l'air plus réceptif, mais au final, ça ne change pas grand chose. Je ne suis pas sûre de continuer sur cette voie là. 

J'en ai parlé à Sandy, ma nouvelle amie. Elle habite le quartier de la mode, mais vient souvent se balader dans mon quartier. Nous avons bien sympathisé, elle est vraiment super. Elle m'a conseillé de bien réfléchir, et surtout, d'être sûre de ce que je voulais faire avant de prendre une décision. 

L'autre jour, j'ai piqué une gueulante. Tu ne m'aurais pas reconnue Maman. Mais zut, à 2h du matin, les voisins étaient encore en train de faire un boucan pas possible.

J'étais furieuse, et fatiguée. Le voisin n'en menait pas large. J'espère que ça lui aura servi de leçon en tout cas. 

Et puis il faut que je te raconte, mais je me demande si mon appartement n'est pas possédé par des poltergeist. Parce que l'autre jour, je me suis réveillée, et tout était cassé. Les éviers, les toilettes, le frigo, la cuisinière, bref, c'était la cata. 

Mes dernières économies y sont passées, maintenant, il va vraiment falloir que je trouve un vrai boulot.

Heureusement que Sandy est là pour me remonter le moral et me booster un peu. Elle a beaucoup ri quand je lui ai parlé de cette histoire de poltergeist. Elle ne croit pas à tout ça, même quand je lui ai dit qu'à la maison, mamie venait souvent nous rendre visite la nuit. 

Bref, suite à tout ça, j'ai démarré un boulot dans les médias sociaux. Pour le moment, il s'agit surtout de faire monter ma côté de popularité sur internet, mais j'ambitionne un jour de gérer les relations publiques des stars.C'est bien payé, tu sais.

L'autre jour, le festival des épices est venu s'installer sur la place du quartier. C'était vraiment cool. Je suis allée y faire un tour, il y avait des couleurs partout (encore plus que d'habitude), des saveurs délicieuses dans l'air, c'était génial. 

J'ai pu goûter à certaines spécialités asiatiques. D'ailleurs, je suis plutôt assez douée pour manger avec des baguettes.

J'ai testé aussi leur machine à bulle. Ne te fâche pas, Maman, il n'y a rien de nocif là dedans, juste des vapeurs d'eau aromatisées, tu vois bien?

Enfin voilà tout ce qui s'est passé, plus ou moins, depuis la dernière fois. Maintenant, comme tu peux le voir, j'ai changé un peu de look. Sandy disait que mon style campagnard n'allait pas du tout avec la femme que j'étais devenue. J'ai refait la déco de mon appart aussi, il est devenu tout à fait agréable à vivre, très confortable. 

Bon, par contre, je suis toujours aussi nulle en cuisine... sauf en ce qui concerne les sandwich au fromage fondu, là, je reste imbattable. 

Ma carrière avance bien, j'ai enfin trouvé ce que je vais faire de ma vie. Ça me plait beaucoup tout ça. 

Voilà Maman, tout ça, c'est ma vie dans ma nouvelle ville, mon nouveau chez moi. Et je ne regrette rien. 

Sois heureuse pour moi, ma petite maman.

Je vous aime fort. Embrasse tout le monde pour moi, surtout mes petite soeurs que je ne connais pas. Et si jamais l'envie te prend de voir du pays, ma porte t'es grande ouverte.

Ma petite Maman, 

Me voilà bien arrivée à San Myshuno. Mon appartement, dont le loyer est tout à fait raisonnable, se trouve dans le quartier des épices. C'est plutôt un quartier populaire, très colorés et très vivant. 

Pour le moment, je n'ai que très peu de meubles, et tout ça est très spartiate, mais dès que j'aurai un peu plus de moyens, j'améliorerai tout ça. 

Le matin, quand je sors de mon immeuble, je respire à plein poumon l'air de la ville. Je sais que tu dois te dire que je ne devrais pas faire ça, que cet air est chargé en pollution, mais tu sais, ça sens la ville. 

 A San Myshuno, on croise toute sorte de gens, dont certains sont très particuliers (mais pas bien méchants). Mais c'est ça aussi, la grande ville. Les gens s'habillent comme ils veulent et vivent comme ils veulent. 

En bas de chez moi, il y a une petite place très jolie, avec une petite fontaine éléphant. Le jour de mon arrivée, j'ai jeté une pièce dedans, et j'ai fait le voeux d'être heureuse ici. 

 J'ai parfois un peu de mal à me retrouver, cette ville est tellement grande. Heureusement que tu as eu la bonne idée de glisser un plan dans mes bagages. Qu'est ce que j'aurai fait sans toi, ma petite Maman. 

 En dehors de tout ça, je continue de développer mes talents naturels. Maintenant que je maîtrise la guitare et le violon, j'ai décidé de voir de quoi j'étais capable en chant et au piano. 

Le plus dur, finalement, en dehors de ne plus vous voir, c'est les repas. Tu connais mes talents culinaires, Maman. J'aurai vraiment dû t'écouter plus souvent que tu me parlais cuisine.

 Mais je suis plutôt douée pour faire des sandwichs au fromage fondu. 

 Je sais, tu vas me dire que ce n'est pas très diététique, mais je te rassure, je ne mange pas que ça. Il y a de nombreux stand de nourriture sur la place en bas de chez moi. Souvent, le soir, je m'y arrête. Les plats sont tellement exotiques, c'est délicieux. 

 Mais tu sais, c'est comme ça que les choses marchent ici. Beaucoup de gens du quartier se retrouvent comme ça, le soir, pour manger un morceau ensemble. C'est très agréable, tu sais. 

 Souvent, un musicien vient animer tout ça. Parfois le musicien est doué, d'autres fois non. 

 Mais tout ça m'a donné une idée, et j'ai voulu voir ce que ça donnait. Alors je me suis lancé. J'ai pris ma guitare est je suis partie jouer dans la rue. 

Voilà Maman, tu vois, je vais bien, et ma vie est bien remplie. Vous me manquez, mais je suis tellement bien ici, à ma place. 

Je t'embrasse ma petite Maman, embrasse toute la tribu pour moi, et aussi papa quand il rentrera de l'hopital. Je vous aime fort.

Ta petite fille pour toujours, 

Madeleine.

Cher journal, 

Zébulon et moi vivons et savourons chaque instant de notre vie. Souvent, on repense avec nostalgie aux années passées, à tous nos enfants quand ils étaient encore hauts comme trois pommes. Souvent, cela nous fait sourire. 

Bérengère est devenue adulte, une très jolie demoiselle, qui sait très bien ce qu'elle veut dans la vie. 

Elle en a discuté un peu avec sa soeur Eglantine. Bérengère veut partir, voler de ses propres ailes. Elle veut rentrer dans les services secrets, comme autrefois sa tante Zéline. J'ai très peur pour elle, bien sûr, mais je sais qu'elle en est capable. Parfois je repense à Yseult qui a vu également sa fille partir, avec la certitude qu'elle ne la reverrait surement pas, ou alors très peu. C'est ainsi, je crois, que le monde avance. 

Et puis, les jumelles ont grandi à leur tour. D'abord Juliette.

Puis Pétronille. En grandissant, on remarque de plus en plus leurs différences, extérieures et intérieures. 

Juliette et Pétronille sont vraiment dissemblable. C'est à ne pas croire qu'elles viennent du même ovule. 

Et puis, Bérengère est partie, et la maison est devenue bien calme. Cette maison qui a vu passer tant et tant d'enfants me semble bien vide aujourd'hui. 

Cette espèce de nostalgie, de langueur, semble avoir gagné toute notre vie. Parfois, je vois Zébulon devant son chevalet, une toile vierge devant lui. Et cette toile reste blanche des heures et des heures. Je crois qu'il ne sait plus quoi peindre. Cette douceur de vivre que nous connaissons maintenant n'est peut être pas ce qu'il lui faut. 

Je crois que les filles s'inquiètent un peu pour leur père. J'ai surpris les jumelles en train d'essayer de trouver quelque chose pour le sortir de sa lassitude. 

Cette situation m'angoisse, et quand j'angoisse, il faut que je bouge. Alors je me force à m'activer, pour ne pas me retrouver moi aussi piégée par l'ennui. 

Et j'essaye de savourer les petits plaisirs simples, de m'accrocher encore. 

Et puis, une nuit, Zébulon a vu le bout de tunnel. Je dormais à côté, inconsciente de ce qui se passait. Je crois que quelque part, Zébulon était content de partir, de passer de l'autre côté. Retrouver tout le monde. Sa soeur Zéline, sa mère, ses grands-parents, l'oncle Ycare, ses cousins, et tout ceux que nous n'avons connu qu'en image. 

Momo a eu la délicatesse de ne pas envoyer Yseult pour récupérer l'âme de son fils. Elle a fait ça vite, et au matin, j'étais veuve. Bien sûre, j'étais triste, Zébulon était l'amour de ma vie. Mais je sais que je le retrouverai, et je sais qu'il va mieux maintenant. 

Le temps a continuer à filer, et Eglantine est devenue adulte. J'ai eu des nouvelles de mes enfants aussi. Flo a publié son premier roman à succès. Il est tellement fier. Et Bérengère a eu son premier enfant, Hippolyte. Je suis fière de les voir vivre leur vie. Et maintenant, c'est au tour d'Eglantine de partir vivre sa vie. Je crois qu'elle a rencontré un garçon, un roux. C'est bien, ça relaencera le gêne dans la famille. J'espère qu'elle sera heureuse avec lui. 

L'autre jour, Pétronille a parcouru tous nos vieux journaux de famille. Elle m'a demandé si j'allai continuer la tradition familiale. J'avoue que sa question m'a prise au dépourvu. Je n'y pensais absolument plus. Je crois que ça veut dire que cette tradition doit cesser. L'ancêtre de Zébulon, Alice, avait pris cette décision pour créer une nouvelle dynastie. Je crois que les Greenaway sont désormais assez nombreux dans le monde. Je crois donc que Zébulon aura été le dernier héritier des Greenaway. Et je laisse à mes enfants la liberté de suivre leur chemin. 

Et puis ça a été au tour des jumelles de devenir adulte. Comme toujours, ça a d'abord été Juliette. 

Et Pétronille. Voilà, maintenant, tous mes enfants sont grands, et ils n'ont plus besoin de moi. Je vais pouvoir me reposer, enfin. 

Alors avant de refemer définitivement ce journal, je te parle un peu de la suite de l'histoire des Greenaway. Eglantine a eu deux enfants, avec son amoureux roux. Un garçon et une fille, qu'elle a appelé Narcisse et Géronime. Ils sont restés vivre à Willow Creek, Eglantine ne voulait pas partir trop loin de la maison. Pétronille a quitté la maison aussi, elle vit maintenant à Newcrest, où elle a ouvert une boutique de mariage. A ce qu'il paraît, elle marche très bien, et les clients aiment beaucoup regarder les diverses photo exposées partout. Ce sont les photo que Zébulon avait prises, tout au long de notre histoire. Pétronille m'a dit qu'elle avait placé celles de mon mariage bien en évidence. 

Quand à Juliette, elle a décidé de rester avec moi, dans la maison. J'en suis heureuse. Cette maison est bien trop grande pour moi toute seule. Et puis, un jour, elle m'a annoncé qu'elle attendait un enfant. Je n'ai jamais su qui était le père, mais cette enfant, cette petite Pimprenelle a bercé mes vieux jours et a égayé cette vieille maison de son rire joyeux. Voilà. Maintenant, c'est vraiment terminé. Je suis heureuse de la vie que j'ai eu, mais maintenant il est l'heure de refermer le livre de l'histoire des Greenaway. 

FIN

Cher journal, 

A la maison, tout va bien. Les miss s'entendent toutes très bien, du moins autant que peuvent s'entendre des soeurs. Bref, tout roule.

Le nombre d'enfants à la maison s'étant grandement restreint, Zébulon et moi avont décidé d'aménager une petite cave à vin dans la sous-sol. 

De cette manière, nous pouvons déguster de fabuleux nectars, dans le calme, sans être constamment interrompu par notre progéniture. 

Et puis j'ai reçu une nouvelle carte de Madeleine. J'étais exitée comme une puce en ouvrant l'enveloppe.

Ma chère maman, 

J'espère que tout le monde va bien à la maison, et que mes nouvelles petites soeurs ne vous font pas trop tourner en bourrique. 

Ici les choses avancent gentiemment. J'ai abandonné l'idée de vivre de ma musique. Ça m'a tenu un moment, mais les factures ont fini par me rappeler à l'ordre. Alors j'ai entamé une carrière dans les médias sociaux. Je ne sais pas encore où tout ça va me mener, mais pour le moment je m'amuse beaucoup, et je peux payer mes factures.

Mon appartement est devenu vraiment agréable à vivre, tu sais. J'ai refait toute la déco avec ma nouvelle amie Sandy. Elle te plairait tu sais, elle est très gentille, et très drôle, et on s'amuse drôlement toutes les deux. L'autre jour, elle m'a traîné au festival de l'amour, et disant que comme ça, nous trouverions peut être notre âme soeur. Je ne sais pas si le garçon avec qui elle est partie était son âme soeur, en tout cas, mais je suis rentrée seule. Mais ce n'est pas grave, et je profite de la vie dans cette ville qui va à 100 à l'heure. 

Je t'embrasse, 

fais des bisous à papa, et à mes petites soeurs. 

Je vous aime, 

Madeleine

Ces nouvelles de ma fille m'ont mise de bonne humeur pour plusieurs jours. J'espère quand même que cette Sandy n'aura pas une mauvaise influence sur Mady. 

En attendant, ici, le temps continue d'avancer. Et aujourd'hui, c'est l'anniversaire de mon mari (ce qui veut dire que c'est bientôt le mien). Zébulon n'était pas très motivé à l'idée de souffler ses bougies, mais il fallait bien en passer par là. 

En tout cas, il est resté très beau, même avec les cheveux gris. 

Sans compter qu'il a gardé tous ses muscles, ce qui n'est pas négligeable. 

Bien décidé à profiter de la vie, il a appelé l'hopital dans la foulée pour démissionner. Hors de question qu'il s'use la santé à soigner les autres, il y a consacré suffisamment d'années. 

Maintenant, il va se consacrer à l'entretien de son corps et à son bien être. 

Par contre, les filles ont décidé qu'il était hors de question qu'elle sorte avec lui dans la rue. Imagine, on pourrait le prendre pour leur grand-père! Ah lala, ces gosses! On les élève, on les met au monde, on leur torche les fesses, on les nourrit, on leur met un toit sur la tête, et voilà tout ce qu'on récupère en retour. 

Très rapidement, ça a été au tour d'Eglantine de souffler ses bougies.

"Voilà Maman, maintenant c'est à toi."

Hein? Quoi? Mais non, c'est hors de question! J'ai pas encore l'âge d'être vieille moi!

Mais tout comme Zébulon, il a bien fallu que j'y passe moi aussi. Adieu jeunesse!

Ça aurait pu être pire, certes, mais j'aurai préféré rester jeune. Et puis ça me fait tellement bizarre de me voir si vieille à côté de mes filles encore enfant. Mais c'est ainsi, on savait que ça serait ainsi en acceptant cette dernière grossesse. Et je ne regrette rien. 

Maintenant que nous sommes vieux, nous avons décidé de vivre au rythme de nos envies. Les enfants sont presques tous grands, nos petits enfants vont bien (Domitille a eu un petit garçon, Maxime. Et celui là, c'est un blond.), la fortune de la famille est assurée, bref, nous avons de quoi couler des jours heureux. Alors Zébulon s'est mis à la peinture. 

Et moi j'ai enfin trouvé un moment pour reprendre sérieusement le vieux potager de la famille. Bref, c'est la dolce vita. 

Cher journal, 

 L'autre soir, alors que Zébulon me remplçait au potager, sa mère a débarqué. 

" Bon, Zéb, faut qu'on parle. Voyons comment tu t'occupes de ce potager.

- Sérieux Maman, t'es venue me voir pour me fliquer? 

- Ben en fait... voilà, je suis venue vous dire au revoir. 

- C'est à dire?

- J'ai réussi mon stage, ça y est, alors Momo me prend en apprentissage. Et donc à partir de maintenant, je ne dois plus revenir sur terre, à part pour récupérer des morts. Donc, euh, voilà. 

- Oh. Bon ben, amuse toi bien, M'man, et puis on se reverra quand je passerai l'arme à gauche hein.

- Au revoir mon fils, et j'espère qu'on ne se reverra que dans très longtemps. "

Zéb, ça l'a tourneboulé cette affaire, mais les gosses aussi, étrangement. De savoir qu'ils ne verraient plus leur mamie se balader sous le clair de lune, c'est un peu comme si elle était morte deux fois. 

Sinon le reste du temps, ça roule. Eglantine continue de développer son intellect. Cette gamine me semble trop intelligente pour son âge. Il va falloir la surveiller d'un peu plus près. 

Quand à Bérengère et Florimond, ils sont toujours cul et chemise. Non mais c'est vrai, jamais on ne voit l'un sans l'autre. Pourtant ils sont très différents l'un de l'autre (malgré les apparences). Bérie est plutôt du genre "rentre dedans", c'est une force de la nature. Alors que Florimond est plutôt un garçon sensible, délicat, un artiste. Mais va savoir pourquoi, ils sont inséparables. 

Eglantine se pose beaucoup de questions en ce moment. Et pas des questions faciles, genre "comment on fait les bébés". Ça j'aurai pu gérer.

" Maman? Si Papa s'est fait enlevé plusieurs fois par les aliens, t'as pas peur qu'ils lui aient remplacé ses spermatozoïdes par d'autres à eux pour implanter discrètement un bébé alien chez nous? Ton bébé, là, c'est peut être un alien! Comment ils font des bébés les aliens? Et tu crois qu'on peut faire des bébés avec les aliens? Et si jamais on fait un bébé avec un alien, il est quoi? Un alien ou un sim? 

- Euuuuuh..."

"Tu veux pas me poser des questions auxquelles je peux répondre? 

- Mais je connais déjà les réponses!!!!!

- Ben alors arrêtes de me poser des questions.

- Pfff d'accord."

Quand je te dis que cette gosses est trop intelligente...

 En parlant de gosse, y'en a une qui a décidé de ne plus en être une et de souffler ses bougies. Domitille est pressée je crois, elle rêve de partir vivre avec son chéri d'amuuur Jonas (et oui, celui là, elle ne l'a pas largué!). Bref, bébé n°4 devient adulte, snif.

Le départ de Domitille (presque aussitôt aprés son anniversaire), a amené à mon garçon beaucoup de questions existentielles. Sur ce coup là, j'ai envoyé Zébulon gérer la situation. Pour les filles, je comprends bien, mais là, il n'a aucune excuse de ne pas faire sa part. 

Bref, Florimond ne sait pas où il va.

" Papa, tu crois qu'un jour je pourrai vivre de ma plume? C'est pas un vrai métier, et il y a tellement peu de chance que ça marche.

- Mais non Flo, enfin... tu as du talent, alors il n'y a pas de raison.

- Tu crois Papa? Mais je n'ai aucune expérience de la vie! J'ai l'impression de ne rien avoir vu du monde, comment je peux écrire sur le monde si je ne le connais pas? 

- Euh... tu en as parlé à ta mère?"

Au final, c'est moi qui ait dû gérer le truc, avec l'aide de Bérengère. Bérie a suggéré à son frère de partir voir le monde. Mais j'ai répondu qu'il était encore trop jeune, ce n'est qu'un ado. Flo a dit qu'il pouvait aller vivre chez un de ses frères et soeurs. Bérie a répondu que chez Léon, c'était pas possible, il n'y avait plus de place avec la petite Céline, et que chez Eloi non plus c'était pas possible puisque son bébé était né (un petit Théo). Alors Flo a dit qu'il restait de la place chez Domitille. Alors j'ai appelé ma fille, qui a accepté d'accueillir son frère. Bref, mon fils est parti.

Et puis une nuit, bébé n°8 a frappé à la porte. Il était temps, mon ventre était sur le point d'exploser. 

Et s'il était sur le point d'exploser c'était pour une bonne raison! Bébé n°8 était en colocation avec bébé n°9. Bref, j'ai eu des jumelles, que nous avont appelé Juliette et Pétronille. 

Dès le lendemain matin, Bérengère et Eglantine sont directement montée voir les deux petites puces. Parfait! Si mes filles ont décidé de me soulager un peu, je ne dis pas non. 

En tout cas, aprés tout ce boulot, j'ai décidé de ressortir la vieille sorbetière et de me faire un petit plaisir glacé. M'en fou, de toute manière, plus jamais je n'aurai surveiller mon poids, puisque plus jamais je ne serai enceinte. Voilà, c'est dit, c'est définitif!

Pendant ce temps là, Eglantine continue de développer son cerveau. Cette enfant me fait peur. Un jour, elle aura un cerveau tellement gros que ça tête ne tiendra plus toute seule. 

Je passe rapidement sur la période couche et biberon des jumelles, pour passer directement à leur popage. Et cette fois ci, je crois que nous avons définitivement perdu: 6 bruns contre seulement 3 roux... mes gênes n'étaient pas assez puissants il faut croire. 

Donc, voici Juliette. Ma petite poulette est plutôt du genre artiste torturée, mais en fait pas vraiment. C'est à dire qu'elle est bruyante, elle aime toucher à tout, mais elle garde quand même une certaine sensibilité artistique. 

De l'autre côté, on a Pétronille qui bouge beaucoup et qui est très active, mais qui en même temps est très discrète, très silencieuse et très douce. 

Bref, on dirait qu'on a tout mis dans un sheker et qu'on a bien secoué avant de redistribuer au pif entre les deux bébés. 

Et quand je regarde toutes mes petites filles, je me dis que je suis très fière d'elles. Elles sont toutes très différentes, à l'opposé les unes des autres, mais c'est ça qui fait toute leur richesse. 

Cher journal, 

Aujourd'hui, c'est un grand jour, ma fille aînée devient adulte. Et va savoir pourquoi, ça m'inquiète un peu. 

Bref, à peine ses bougies soufflées et le gâteau débarrassé, l'enfant troisième m'embarque dans LA conversation sérieuse.

"Maman, voilà, je voulais te dire... tu sais, j'ai réfléchi à mon problème, à mon sentiment de ne pas appartenir à cet endroit."

"Oui? Et tu en as ressorti quoi, de tes réflexions?

- Et bien... ça ne va pas te plaire je crois.

- Dis toujours..."

Là, je me suis préparé au pire.

"Je m'en vais.

- Tu veux dire que tu quittes la maison pour te trouver un chez toi bien à toi?

- En quelques sortes.

- Tu as déjà trouvé? Parce qu'il y a de jolies petites maison du côté du centre ville.

- Maman... je veux dire que je quitte Willow Creek.

- Oh. Bon. Mais c'est pas si loin, hein, les villes de alentours ne sont pas très loin, on se reverra souvent.

- Maman...(soupir) je quitte la région, je veux dire, je pars vivre à San Myshuno.

- Quoi? Mais, mais tu ne peux pas faire ça!!! C'est tellement loin, on ne te verra presque plus! Et puis, c'est pas une ville, c'est une énoooorme ville, dangereuse, sournoise! Il peut t'arriver n'importe quoi et je ne serai pas là!

- Maman, c'est là bas que je veux vivre. "

Au final, le pire que j'avais imaginé était loin du pire qu'elle m'annonçait. 

Zébulon a choisi ce moment là pour intervenir.

" Je te souhaite beaucoup de bonheur dans ta nouvelle vie, ma fille, j'espère que tu seras heureuse. Et si ça tourne mal, il y aura toujours une place pour toi ici."

"Merci papa, t'es vraiment le meilleur papa du monde. J'ai hâte tu sais, j'ai l'impression que la ville m'appelle et que je vais pouvoir m'épanouir là-bas.

- C'est tout ce que je te souhaite, ma chérie."

S'en suivit des sanglots, des larmes et des pleurs, et des recommandations par millier. J'ai eu du mal à la laisser partir, et la voir franchir les portes de la maison pour la dernière fois, ça m'a brisé le coeur. 

 Heureusement que Zébulon était là pour me consoler aprés, je crois que je serai devenue folle sinon. 

Les jours ont passé, et ma petite fille a continué à me manquer. Elle m'a appelé pour me dire que tout allait bien, mais ce n'est pas pareil, et je ne la crois qu'à moitié. 

Zéb, quand à lui, compense comme il peut en poupougnant sa petite dernière. 

Petite dernière qui n'a pas tardé à poper et à grandir. Encore. Pourquoi les enfants doivent-ils grandir?

Cette gamine est vraiment chou, et rapport au comptage, les bruns sont en train de prendre de l'avance. 

En parlant d'enfant, je ne t'ai pas dit que Lily avait accouché aussi, d'une petite Céline toute rouquine comme son papa. Et Eloi a eu le plaisir de nous annoncer qu'Anita attendait un enfant à son tour (et non, il n'était pas venu gronder sa soeur, rapport à l'affaire du placard). 

Et puis, pour continuer sur la lancée, alors que Zéb et moi avions décidé de ne plus avoir d'enfant (c'est qu'on est plus tout à fait jeune), il semblerait que je me sois mélangé les pinceaux. C'est que je n'ai pas l'habitude de devoir prendre la pillule, alors forcément, y'a eu un raté quelque part, et... je suis enceinte. 

Comme d'habitude, les enfants ont pris l'info de manière plus ou moins indifférente. Ils sont tellement nombreux qu'un de plus ou un de moins, ça ne change pas grand chose à leur quotidien.

Et puis, j'ai reçu du courrier. Et pas n'importe quel courrier. Une carte de ma petite Madeleine. J'étais folle de joie.

Alors j'ai réuni les enfants dans le salon pour leur lire tout ça.

Ma chère famille,

Je suis enfin arrivée à San Myshuno, et la ville est encore plus gigantesque que je ne l'imaginais. Les immeubles sont immenses. J'ai trouvé un appart' dans un petit immeuble de seulement quelques étages, dans le quartier des épices. J'adore l'ambiance de cet endroit. Maman, si tu pouvais voir toutes ces choses, tous ces gens partout, ces couleurs, ces parfums. Certains sont un peu étranges, je l'avoue, mais je n'ai eu aucune problème, et les gens du quartier sont vraiment gentils et accueillants. Pour le moment, mon mobilier est un peu spartiate, mais ne t'inquiète pas Maman, tout va bien, et j'ai gardé un peu d'argent de côté pour voir venir. Je ne sais pas encore dans quelle carrière je vais me lancer, pour le moment, je vis de ma musique. 

Je vous embrasse très fort, surtout toi, ma petite maman. Vous me manquez beaucoup, mais je suis heureuse. Ne vous inquiétez pas pour moi, tout va bien.

A bientôt, 

Madeleine

Sa lettre m'a beaucoup ému, mais je sais qu'elle est heureuse maintenant, et c'est tout ce qui compte.

De notre côté, ma grossesse se passe moins bien que les autres. C'est là que je vois que je vieilli. J'ai des nausées toute la journée, je suis constamment crevée, et je dois jongler entre les fringales et les envies de pipi. Une chose est sûre, cette grossesse sera ma dernière. 

Côté enfant, nous avons fêté l'anniversaire de Bérengère. 

Ma petite fille est devenue une jolie demoiselle. 

Dommage qu'elle n'aime pas porter plus de couleurs que ça. Un peu de jaune ou de rose lui iraient tellement bien. Mais c'est ainsi, c'est une ado, et je n'ai plus voix au chapitre concernant sa garde robe. 

Cher journal, 

 L'autre soir, il nous ait arrivé quelque chose d'incroyable. Nous étions tranquillement installé, les enfants devant la télé, moi en train de préparer le repas, et Zébulon en train de s'occuper du jardin, quand nous avons entendu des cris. 

Une lumière a surgit du ciel et s'est fixé sur Zéb qui s'est fait soulevé dans les airs par une force inconnue. 

Quand on a levé le yeux, on a vu une soucoupe volante. Nan mais je déconne pas! En faisant quelques recherches dans l'album familial, on a constaté que c'était déjà arrivé, il y a plusieurs générations. Même qu'on aurait eu une petite qui était mi humaine, mi alien. En tout cas, j'espère que Zéb ne va pas revenir modifié, il parait qu'ils font des expériences sur les humains qu'ils attrapent. 

La même nuit, Yseult est sortie pour venir pleurer sur sa tombe. Je n'ai pas très bien compris sa démarche, mais j'avoue qu'il était tard, j'étais fatiguée et inquiète pour Zéb, et que je n'avais absolument pas envie de sortir pour la consoler. Bref, j'ai fait comme si je n'avais rien vu et je suis retournée me coucher. Personne ne le saura, hein?

Le lendemain, Zéb était revenu (entier), et les enfants ont profité du petit déjeuner pour émettre tout un tas d'hypothèse sur ce qui avait pu arriver à leur père.

"Peut être qu'il lui enlevé des organes...

- Ou peut être qu'il lui ont rajouté un zizi!

- Euh... j'espère pas. "

"Et si ils lui avaient mis un bébé dans son ventre?

- Quoi? Comment ça?

- J'ai lu des articles là dessus, des témoignages d'hommes enlevés par les alien et qui seraient revenu avec un bébé dans leur ventre. Aprés ça, ils ont eu une grossesse classique, sauf que c'était des hommes! 

- Et à la fin? 

- Un bébé alien est sorti.

- Mais il est sorti... comment? Genre avec ses dents il s'est crée un passage?

- Je ne crois pas... ça doit être les pouvoirs des aliens. Les hommes interviewés ont tous utilisé le mot "pouf". 

- Pouf?

- Ouai, comme "et pouf, il était là, dans mes bras". 

- Haaan, c'est trop bizarre!"

Une fois les enfants partis à l'école, Eloi, qui n'a plus besoin de se lever, au moins jusqu'à ce qu'il ait trouvé un emploi, est gentiement descendu en compagnie de sa copine Anita. Première surprise du matin, je n'étais pas au courant qu'elle avait "dormi" ici. 

Le soir même, l'enfant n°2 m'annonçait qu'il quittait le giron familial pour vivre sa vie avec Anita. Fichtre, il devrait y avoir une loi interdisant les enfants à partir de la maison de leur parent. 

Les jours ont passé, et le ventre de Zébulon n'a pas gonflé. Par contre, je ne sais pas si les aliens l'ont foutu sous stéroïdes, mais outch! On a dépassé le stade du homard non? 

Le voir comme ça, ça m'a rendue toute chose. Mais qu'est-ce qu'il est sexy et fort mon chéri! Finalement, toutes ces séances de sport ont payé.

Du coup, Zéb aussi est devenu tout chose. Mais je l'ai vite arrêté. Je suis à deux doigts d'accoucher, je ressemble à un éléphant, bref, il est hors de question que mon mari me voit toute nue. 

D'ailleurs, il n'a pas eu à attendre longtemps, parce que la nuit suivante, mon utérus a décidé d'expulser son squatteur. 

Voici donc l'enfant n°7, que j'ai nommé Eglantine. 

Bon,revenons en à mes aînés. Aprés le violon et la guitare, Mady a décidé de s'attaquer à la peinture. En fait, je crois qu'elle s'attaquera à tout ce qui lui permet d'être seule et tranquille. Ça me fait de la peine de la voir comme ça. 

Domitille, elle, c'est plutôt l'inverse. Elle n'est pas vraiment du genre solitaire, plutôt extrêmement sociable. La dernière fois, elle nous a ramené un espèce de blondinet, un certain Alex Jones. 

J'ai vite compris de quoi ça s'agissait quand j'ai surpris les regards langoureux qu'ils échangeaient. Et je me suis eclypsée. 

Par contre, Zébulon qui était de repos ce jour là, et qui a donc pu faire la grasse mat', a eu une drôle de surprise quand il a surpris sa fille en train de se faire ausculter les amygdales. 

Et mon mari n'a même pas eu le temps de se faire à l'idée que ma fille avait déjà remercié le blondinet. Peut être embrassait-il mal... 

La semaine suivante, elle est rentrée de l'école avec un copain, soit disant pour faire une exposé. 

J'avais laissé la porte entrouverte, et je traînais dans le couloir de l'étage. C'est fou tous les moutons de poussière qu'il y a à ramasser là-haut. 

Bref, la porte a rapidement été refermée par ma fille, et le gus (Danny de son petit nom) en a profité pour venir vérifier qu'elle n'avais pas une angine. 

Pendant ce temps là, Flo s'est mis à l'écriture. Lui aussi c'est un gamin solitaire. En fait, je crois que ce qui l'a motivé dans cette affaire, ce sont les histoires de sa soeur. Domitille a une vie sentimentale digne des soap opera. Je crois que Florimond en fait son héroïne. 

Donc, on continue. Parce que non contente d'avoir un petit copain (aux dernières nouvelles, elle n'a pas largué Danny. Surement qu'il embrasse mieux que le pauvre Alex.), elle a rencontré un beau jour le jeune Jonas Bjergsen, et de toute évidence, ça a été le coup de foudre. 

Ni une ni deux, ils se sont sauté dessus, sous le regard désespéré de Danny, qui était venu rendre visite à sa chérie. Je te raconte pas le suspense de folie! Il devrait y avoir une coupure pub, juste pour faire comme à la télé. C'est toujours dans ces moments là qu'ils mettent la pub. 

Bref, Domitille a embarqué le copain n°2 dans la salle de bain (seul endroit où il n'y avait personne), et lui a proprement expliqué qu'eux deux, c'était terminé. 

Cette affaire a alimenté les discussions pendant un moment. 

"Dis Madeleine, tu crois que Domitille les collectionne? Genre un blond, un châtain, un platine, et le prochain se sera un brun? 

- Euh... non Domitille n'est pas comme ça. Enfin je crois. Et puis, tu sais Bérengère, je crois qu'elle est vraiment amoureuse de Jonas."

Amoureuse ou pas, je crois bien qu'elle l'a invité à venir visiter la grande penderie de la chambre des garçons. Heureusement qu'ils ne sont plus à la maison, ils en auraient fait une crise cardiaque. 

Mais peut être l'ont-ils su, parce que le soir même, Eloi sonnait à la porte. 

Cher journal, 

Comme ce n'était pas suffisant que je vois mes enfants grandir les uns aprés les autres, mon Léon s'est décidé (mais pourquoi? Hein? Pourquoi?) à demander sa petite amie Lily de l'épouser. Oui! De l'épouser! 

Heureusement que j'ai encore mes bébés, Bérengère et Florimond ne vont pas me quitter tout de suite, alors ça me laisse le temps de voir venir... enfin je crois.

Du côté des filles, elles vivent leur vie d'ado, de manière très différente toutefois. Domitille passe beaucoup de temps devant le miroir, à prendre des poses, à se tortiller, bref, tout ce qu'une minette de quinze ans bien dans sa peau est sensée faire.

Alors que du côté de Madeleine, c'est pas tout à fait le même tableau. Ma petite chérie continue de s'enfermer dans sa bulle de solitude et de musique.

Du côté des garçons, Eloi a développé une passion pour la sculpture sur bois. 

Quand à Léon, en dehors de sa Lily, ça serait plutôt l'écriture. Au final, tous mes aînés ont développé un talent artistique, ce qui est assez surprennant quand on sait que Ni Zéb ni moi ne sommes très doué là dedans. 

Nous, ça serait plutôt du genre yoga, méditation, bricolage, etc. 

 Enfin, au moins, mes enfants continuent de bien s'entendre entre eux, c'est déjà un bon point, surtout quand on connait leurs caractères si différents. Je crois même que Mady leur a confié ses états d'âme, et à défaut de pouvoir la comprendre vraiment, il semblerait qu'ils aient tout de même tenté de l'aider. 

Enfin, je te dis ça, mais je ne suis pas sûre, c'est juste ce qu'il me semble avoir entendu. Ils profitent d'être seuls pour le petit déj' pour parler de toutes ces choses là. Mon seul recours est de les écouter à travers la porte de ma chambre. C'est pas glorieux, je le concède. 

Le pire dans cette affaire, c'est que c'est ce matin là, précisément, que Léon a décidé de nous quitter pour voler de ses propres ailes avec sa Lily. Il a attendu que je me lève pour m'embrasser et partir. Si tu savais comme je me suis sentie seule aprés ça! Tous mes bébés à l'école, et Léon qui partait vivre sa vie... 

Enfin, c'est comme ça. Et pour en revenir à Madeleine, je crois qu'elle un peu raisonquand même . Avec tous ces enfants qui grandissent les uns aprés les autres, il est facile d'en squizer un. Et Florimond qui était très pressé n'a pas attendu que je me sois attaqué au gâteau d'anniversaire, il a directement grandi dans le sous-sol. Au moins n'était-il pas tout seul. 

Bref, bmon petit garçon a grandit lui aussi... c'est tellement... déprimant. bien sur, je suis fière d'eux, mais j'aurai tellement voulu qu'ils restent de mignons enfants hauts comme trois pommes. 

Au moins, maintenant qu'ils sont presque tous grands, ils n'ont plus de restriction pour regarder des films d'horreur (à peine Bérengère qui n'a pas intérêt à mettre le moindre doigt de pied en bas lorsque ses frères et soeurs regardent la télé.). Il faut dire que je n'ai jamais été fan de ce genre de films, je les ai toujours trouvé affreux et flippant. Bref, je n'allais pas traumatiser mes bébés avec ce genre de choses quand même!

En parlant bébé, il faut que je te dise que j'ai un gros, gros soupçon. Je n'ai pas encore faire de test, mais je me remets à manger à toutes les heures, c'est quand même un sacré indice, non?

D'ailleurs, toujours pour parler bébé, Lily a débarqué dans l'aprés midi... et devine quoi? Elle n'était pas seule. 

Evidemment, je n'ai eu aucune peine à deviner sa bonne nouvelle et le motif de sa visite. Bref, je vais être grand-mère. Outch!

Il a donc bien fallu que je lui parle de mes soupçons concernant ma propre grossesse éventuelle. 

Lily était ravie, elle a poussé des petits cris de joie avant de dire que comme ça, nos enfants grandiront ensemble. Je ne suis pas bien sûre qu'elle réalisent que je suis sa belle-mère, et que l'enfant que je porte peut être sera l'oncle ou la tante du sien. 

N'empêche, je suis quasiment sûre d'être enceinte, parce que j'ai eu droit à de sacrés nausées, et ça, ça ne trompe pas! Il va falloir que je l'annonce à Zébulon, j'espère qu'il sera content...

 En attendant, il est temps de fêter l'anniversaire de second fils. Eloi s'en va rejoindre Léon dans l'âge adulte. Fichtre, ça n'aide pas tout ça!

Bref, Léon va devenir papa, Eloi devient adulte, et moi je vais devenir mamie et maman. Mais sinon tout va bien!

Cher journal, 

Depuis quelques temps, je trouve Madeleine bien songeuse. Ça m'inquiète un peu. Alors l'autre matin, j'ai décidé de mettre les pieds dans le plat (en même temps que ma fourchette) pour savoir de quoi il retournait.

"Mady, tout va bien ma chérie?

- Hein? Oui oui M'man."

Ben voyons, prends moi pour un jambon.

"Tu es sûre? Tu me sembles... un peu triste ces derniers temps.

- Tu trouves?

- Qu'est ce qui t'arrive ma chouquette?"

"Ben... oh Maman, je... je ne me sens pas à ma place ici tu sais. J'ai l'impression d'étouffer je... c'est pas votre faute, à papa et toi, et je ne veux pas te faire de peine, mais j'ai l'impression de ne pas exister, de ne pas respirer. C'est comme si... comme si je n'existais pas, tu comprends? Je suis "nous", une famille, plein d'enfants, mais en fait, je n'ai pas l'impression d'être "moi" et seulement "moi", d'être unique..."

Bon. Au moins, les choses sont claires, mais petite fille est malheureuse dans cette maison. Comment on a fait pour louper ça?

Sur le coup, je n'ai pas su quoi lui répondre. Mais plus tard, dans la matinée, je suis retournée voir la demoiselle. 

" Bon, écoute ma chouquette, je crois que j'ai à peu près compris le problème. Mais je ne vois pas trop quoi faire. Je sais bien que tu es plutôt du genre solitaire, et que vivre au milieu de nous tous, c'est compliqué pour toi. Je suis désolée de ne pas avoir vu que ça n'allait pas avant. Mais à part te suggérer de te garder un espace vital bien à toi, je ne vois pas trop quoi faire." 

"Je sais bien Maman, et je ne t'en veux pas. C'est moi qui va de travers. 

- Mais non, ma doucette. C'est juste que tu es... un peu différente de tes frères et soeurs, mais ça, ce n 'est pas grave."

Finalement, Madeleine ne m'a plus jamais parlé de tout ça, et puis elle s'est mise au violon. Je crois que ça l'aide à se créer sa bulle de solitude. 

Et puis, histoire d'agrandir encore un peu la famille, N°6 s'est décidé à sortir au milieu de la nuit. 

C'est ainsi que notre famille a pu accueillir son huitième membre, ma petite Bérengère. 

Comme je m'y attendais, les garçons ont pris la nouvelle avec... en fait, je ne suis pas sûre qu'ils aient pris la nouvelle tout court, parce que vu leur manque de réaction à l'annonce de la naissance de leur petite soeur, c'est à se demander s'il y avait la moindre étincelle de concience à ce moment là dans leur cerveau. 

En tout cas, je crois qu'ils en ont quand même pas mal parlé plus tard, loin de nos oreilles de parents. Je ne sais pas ce qu'ils ont bien pu se dire, mais ce qui est sûr, c'est que la partie de carte n'avançait pas beaucoup ce jour là. 

Et je te passe les habituelles couches, pour passer directement à la phase popage de berceau. Donc si on reprend le comptage d'Yseult, nous sommes à 3 roux contre 3 bruns, c'est assez équilibré. 

C'est tranquillement que ma petite dernière a rejoint la chambre du haut, déjà occupée par Florimond, pour entamer directement ses révisions. Elle dit qu'elle ne veut pas arriver avec du retard à l'école. Mais bien sûr. Au moins, ma fille sera une tronche. 

Et aussi une sportive, parce que dès qu'elle a eu fini de lire les 12 premiers chapitres de son livre de math, et les 2 premiers de son livre d'histoire, elle a filé dehors pour se vider l'esprit sur l'échelle d'escalade, parce que "tu comprends maman, le stress, c'est pas bon, alors maintenant que j'ait étudié, je préfère évacuer la pression pour ne pas tout rater." Oui oui, bien sûr. 

Très rapidement, Domitille est entrée à son tour dans l'adolescence. 

Mais le pire de tout (non, je ne parle pas de ce look affreux), ça a été l'anniversaire de Léon. Oui, tu as bien lu, je parle du passage à l'âge adulte de mon fils aîné. Zébulon était tout ému, et moi je ne faisais pas la fière. 

Alors tout le monde a fait la fête, et surement que les enfants étaient contents... mais en vrai, Zéb et moi, on était au trente sixième dessous.