81- Momo's spleen
Cher journal,
Depuis le décès d'Alex, Momo a tendance à pas mal squatter à la maison. Oh elle ne reste pas, hein, elle va, elle vient.
"Maman, elle est obligée de rester ici?
- Ne t'inquiète pas mon petit chipiron. Elle est gentille Momo, elle ne nous fera rien. Et puis comme ça on peut papoter un peu elle et moi. Je crois qu'elle traverse une passe difficile en ce moment."
Y'a pas à dire, ma mère, elle est quand même sacrément bizarre. Qui aurait idée de devenir pote avec la Mort et de la soutenir pendant ces petits coups de spleen?
Quand à Caro, je crois qu'elle a vraiment l'estomac fragile. Elle nous a refait un petit épisode "vidage de tripe dans les toilettes", et c'était pas jojo. C'est Théo qui l'a soutenue, moi je peux pas gérer le vomi.
D'ailleurs, à propos de Théo, maintenant qu'elle est adulte, elle a décidé de prendre son destin en main. Elle a appelé son Clément pour qu'il vienne lui rendre visite, et ni une ni deux, elle lui a sauté dessus.
Aprés ça, ils sont allés se "détendre" dans le spa. C'est le moment où je suis parti loin de la maison. Là, c'était trop pour moi. Elle est grande, c'est sa vie, mais bon, je suis son grand frère, je préfère m'éloigner de ce genre de truc concernant ma petite soeur.
Le lendemain, Caro est venue me voir dans la cuisine.
" Chéri? Que les choses soient bien claires, je déteste les gosses. Ça pleure, ça fait du bruit, c'est chiant. C'est pour toi et uniquement pour toi que j'ai accepté cette histoire d'héritier, mais je te le dis direct, celui qui squatte mon utérus sera le seul et unique que nous aurons tous les deux."
J'avoue qu'il m'a fallu quelques secondes pour analyser toutes les info que je venais de recevoir.
" Arrête moi si je me trompe, mais tu viens bien de dire que...
- Oui Silvère, tu vas être papa.
- ..."
Là, mon cerveau juste arrêté de fonctionner tellement j'étais heureux. Qu'importe que Caro n'aime pas les enfants, moi je l'aimerais pour deux, ce petit. Et qu'importe si nous n'en avons qu'un, ce sera le plus beau, le plus fort, le plus intelligent, notre chef-d'oeuvre.
Aprés ça, je me suis démener à faire de la vie de Caro un paradis plein de nuages roses. Rien ne devait la contrarier, il fallait qu'elle vive cette grossesse de la meilleure façon possible.
Quand à moi, j'étais constamment sur mon petit nuage. J'y pensais tout le temps à ce petit bouchon qui grandissait dans le ventre de Caroline.
Et puis un soir:
"Maman?
- Oui ma chérie, qu'est ce qu'il y a?
- il... il faut que je te dise quelque chose...
- Je t'écoute.
-... je...
- Oui?
- Je.... (soupir). Non rien, laisse tomber. Je t'aime Maman.
- Moi aussi ma fille, je t'aime."