134- La vie est belle
Cher journal,
Si tu savais comme j'en ai assez de cette grossesse. En ce moment, je me fais l'impression d'être une grosse vache. J'ai bien essayé d'en parler à Zéb, mais il me répond que non, je suis magnifique. C'est pas la question! Je sais que je suis canon, et que la grossesse me va bien, mais il n'empêche que je ne me sens pas bien dans ma peau en ce moment.Je pense qu'il va falloir envisager que celui ci sera le dernier.
Et puis en plus, je ne suis plus toute jeune. La preuve, Léon va fêter son anniversaire. Bientôt, je serai une vieille mamie.
Mon Léon est devenu un grand garçon, un bel ado bien dans ces bottes, du genre "ouaaaaiii m'maaaaan, j'suis trop fatiguéééé, y'a trop d'boulot au lycée, tu t'rends pas coooompte."
On est quand même passé par la phase relooking, parce que ça a beau être mon fils que je trouve le plus beau du monde, il faut dire que le look laissait bien à désirer.
Et puis ensuite, on l'a fait beau, on l'a pomponner et tout, et Zéb l'a embarqué dans son nouveau labo photo. C'est sa nouvelle passion, et je pense que nous allons lui servir de cobaye. L'avantage, c'est qu'avec toute la tribu, il a de quoi se renouveller. Bref, Léon a été le premier à passer devant l'objectif de son père.
Et puis, avec ma grossesse bien avancée, avec Zéb, on s'est dit que la méditation, c'était vraiment pas mal. Du coup, moi je médite, et Zébulon fait du yoga. Faut dire que comme ça, il fait de moins en moins crevette.
Et puis l'autre nuit, alors que je prenais l'air frais dans le jardin, rapport au fait que mon polichinelle est en train de danser le chachacha dans sa chambre privée. Bref, j'étais donc dehors, et là j'ai vu Yseult qui se baladait aussi. Elle m'avait l'air un peu au bout du rouleau. Quand je suis allée la voir, elle s'est lâchée. Apparemment, ça ne se passe pas comme elle l'avait imaginé avec Momo. Les entraînements sont très éprouvants, ils sont plusieurs stagiaires à tenter le coup, et chaque semaine, une partie d'entre eux abandonne.
J'ai essayé de lui remonter le moral, en lui disant que au moins, elle tenait le coup, et qu'il fallait qu'elle garde la pêche, parce qu'à la fin, il ne resterait plus qu'une stagiaire, et ça serait elle. Bref, je l'ai regonflé à bloc (I'm the best).
Après ça, elle était toute disposée à s'intéresser à ma bouée de sauvetage. Elle était ravie de pouvoir encore venir de temps en temps, histoire de prendre des nouvelles de ses petits-enfants, de Zébulon, tout ça.
Et c'est balot, parce qu'à peine couchée, bébé N°5 a frappé à la porte. Un peu plus et c'était à Yseult de m'accoucher.
Et pouf, mon petit dernier est arrivé, et le numéro 5 s'appelle Florimond. C'est chou, non?
Aprés ça, j'ai décidé que c'était assez, et que mon utérus était devenu une zone de tranquilité, un no man's land, ou plutôt, un no baby's land. Zébulon aurait bien voulu en 6eme bébé, mais je lui ai répondu qu'il pouvait déjà s'occuper des six premiers, que ça ne serait pas du luxe. Je crois qu'il a compris l'idée, parce qu'à peine le petit dèj' avalé, il a embarqué Domitille et Eloi pour une grande aventure littéraire.
Madeleine est plus solitaire, elle aime mieux le calme. Et heureusement que nous avons une grande maison, parce que du calme, quand on est huit à vivre ensemble, c'est pas si facile
Très rapidement, Florimond a popé hors du berceau. Yseult aurait été contente, c'est un petit brun.
Et ce petit brun, il est mignon comme tout.
De son côté, Léon a décidé, comme son père, de passer en mode homard. Et comme son père au même âge, c'est une vraie chips.
Je suis vraiment fière de mes enfants, de ma famille. C'est une belle et grande famille. Et j'aime cette maison pleine de bruits, de rires et de cris. La vie est belle.